Notre lettre d'information
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Mai 2025
« Bien pauvre sera la glanée, si mai ne la laisse grainée »
(Marius Fauré, Cassagnabèra)
(Marius Fauré, Cassagnabèra)
Quoi de neuf ?

Saint Jean, la fête la plus importante de l’année ?
Durant un entretien, lorsque nous parlons de la fête du cochon, on nous raconte souvent l’histoire du curé qui demande aux enfants quelle est la fête la plus importante de l’année, et, à chaque fois, plutôt que de répondre Noël ou Pâques, les enfants s’empressent de dire : « la fête du cochon, Monsieur le curé ! » Elle était, il y a peu de temps encore, une fête familiale plus importante que Noël ou Pâques qui donnait de quoi à manger pour toute l’année...
S’AC SABETZ ?
Un abbé amuseur

C’est une vérité certaine
Que nous raconte Lafontaine
Et jugez donc si c’est pas vrai !!
Ce menteur l’a même juré.
Au sommet d’un hêtre, au village
Un jeune corbeau, tout perché,
Tenait en son bec un fromage
Qu’il ne s’était pas acheté.
Un vieux gus de renard, Renarde appelé
Logeait tout près, aux alentours d’un poulailler,
Et le sentit. Si Dieu donne un bec au corbeau,
Au loup lui donne un sacré fin museau,
(...)
Avec ces quelques vers, pour sûr, vous avez reconnu Le Corbeau et le Renard de Lafontaine ou plutôt celui de l’abbé Fagès, aumônier du collège de Saint-Gaudens (XIXe siècle). L’abbé édita plusieurs fables imitées de Lafontaine en « patois de Saint-Gaudens ». Elles sont savoureuses, un peu moqueuses, légères et dans un parler plus familier que celui du fabuliste français.
Anna-Pèir Darrées
Anna-Pèir Darrées
LE MOT DU MOIS
Mayades

Maiada, devenu « mayade » est un mot qui recouvre plusieurs réalités.
La mai du premier mai tout comme le mois de mai lui-même viendrait du latin maius, racine d’où dérive major. Il donna par exmple en occitan major, il renvoie donc l’idée de beauté et de grandeur. Nous pensons automatiquement à l’arbre de mai, mât érigé pour la fête du premier mai.
Dans l’occitan parlé, on n’emploie guère le nom maiadas, on utilise plus volontiers le verbe maiar. Par exemple on peut dire : « nous allons aller mayer » ; « une telle a été mayée » ou encore «dans cette commune on maye encore les conseillers ». Maiar est toujours l’affaire de la jeunesses, le but est toujours d’honorer quelqu’un ou quelque chose en plantant un arbre vert ou un mai/mât décoré, devant une maison ou sur une place importante.
Dans la fiche de l’inventaire du patrimoine culturel de la France nous trouvons cette explication symbolique quant aux mayades en Gascogne (Chalosse) : « Les mais évoquent le caractère ambivalent de la date du 1er mai, dangereuse et salutaire à la fois. La nuit du 30 avril au 1er mai est en effet celle d'un passage, périlleux comme tout passage, entre deux temps : celui du vieux (la morte-saison), celui du neuf (le renouveau). Entre les forces de la mort et celles de la vie, le combat n'est pas gagné d'avance (c'est le temps de la lune rousse et des saints de glace, qui font osciller le temps entre hiver et été) ».
C’est un rite de fertilité, l’arbre dressé est un symbole phallique évident. Certains y voient une réminiscence du culte au dieu romain de la puissance masculine Priape. En élargissant le champ d’interprétation, on peut y voir une permanence du culte à un esprit de la fertilité et une façon de célébrer la végétation redevient vigoureuse et qui croit partout.
Il possède aussi quelques ressemblances avec l’arbre de Pâques des pays germaniques, un arbre en terre ou coupé et bourgeonnant sur lequel on va suspendre des œufs peints ou décores. Il s’accompagne parfois d’un grand feu collectif le nuit de Pâques.
Ici en Gascogne, les exemples ne manquent pas non plus, en Chalosse, autour de Tartas, la jeunesse, les conscrits, prépare toujours un mai, un pin qui a été abattu en forêt, paré de fleurs et des guirlandes de papier multicolore. Il est ensuite porté et dressé sur la place. Bien entendu on peut y danser autour. Nous trouvons des variantes de cet arbre de mai partout en Occitanie et dans l’Europe entière. Le choix de l’arbre dépend de l’essence dominante localement : pin, sapin, jeune chêne, bouleau, etc.
En Comminges ce sont les garçons qui mayaient les filles. La nuit du premier mai ils allait planter un sapin décoré devant les maisons des filles en âge de se marier ou suspendaient un bouquet devant leur maison. C’était un honneur, pour la jeune fille comme pour la maison, que de recevoir une telle distinction.
Au contraire, si les garçons trouvaient une fille trop laide ou avec sale caractère, on lui pendait un bouquet d’orties, ce qui était vécu comme un violent affront.
En Couserans, on faisait la même chose mais on parlait plutôt de « ramadas », mot encore plus évocateur puisqu’il laisse deviner les rameaux coupés ou les bouquets destinés à pavoiser les maison des jeunes filles du village.
D’ailleurs une chanson traditionnelle de Provence nous dit bien :
« Voici le joli mois de mai
où tout galant plante son mai.
J’en planterai un pour ma mie,
Il sera plus haut que sa toiture ».
Cette nuit de transition est aussi une nuit de transgression qui a encore un goût de Carnaval… En effet, maiar c’est le moment où la jeunesse va aller voler pendant la nuit. Le rituel consiste à subtiliser quelque chose dans chaque maison et de le porter sur la place ou devant l’église : un volet, un pot de fleur, un banc, etc. Le lendemain matin, tout le monde s’y attendant, on allait récupérer son bien sans animosité aucune.
On pouvait aussi inverser deux outils entre deux maisons fâchées, une manière de les forcer à se parler, au moins pour récupérer son bien. C’est un jeu et en aucun cas une provocation… pourtant cette tradition se perd, surtout à cause du grand remplacement de population dans les villages qui tolèrent beaucoup moins cette tradition devenue source de conflits.
Ailleurs cette tradition du mayage pouvait se faire pour la fête du village comme par exemple à Cassagnabère lors de la Saint-Gilles, le 1er de septembre.
A Encausse, on entassait tout sur le pont du Job au centre du village afin d’obstruer tout le passage. Comme nous disaient les informateurs du village, symboliquement, on empêche les gens d’aller travailler, soit en prenant leur outil de travail, soit en les empêchant de partir le jour de la fête du travail. On peut aussi y voir, vu l’incertitude du temps en cette saison, un arrêt symbolique pour ne pas compromettre la suite des travaux agricoles.
Maiar fut aussi avec le temps une façon d’honorer les autorités. Au Moyen Âge, vers le XIIIème siècle, un peu partout en Europe, les paysans avaient pour coutumes de dresser un mai devant la résidence du seigneur. Plus tard, dans les pays industrialisés, on érigeait des mais devant les maisons des patrons des usines.
En Comminges, certains villages continuent de mayer les conseillers municipaux après les élections. Se vous vous promener vers Ciadoux, Saint Plancard et dans tout le Nébouzan, vous verrez des mâts dressés devant les maisons des élus arborant un écusson aux couleurs de la République Française. Là aussi, c’est le rôle de la jeunesse et le conseiller ou le maire remercie l’assistance en offrant à boire. Nous observons la même tradition à l’occasion d’un mariage ou d’une naissance. On suspendra alors à l’arbre des objectes symboliques : vêtements, soutien-gorge, objets à connotation sexuelle, ou pour un nourrisson, des biberons, des tétines, etc.
D’autres mâts peuvent être dressés à l’occasion d’autres fêtes, Raymonde Tricoire dans son Folklore de Montségur parle qu’un mât fiché et décoré d’une belle gerbe de blé devant la maison, une façon de signifier aux passants que la famille avait terminé de rentrer la gerbe et que toute la récolte était à l’abri.
Bien entendu, impossible de ne pas faire un parallèle avec le har ou le halhar de la Saint Jean, ce n’est pas un mai à proprement parler, il est plus complexe, mais on y retrouve une certaine parenté : préparation par les derniers mariés du village, c’est un arbre, c’est un symbole phallique, il a une fonction de fécondité et il célèbre le soleil au zénith, un autre passage, celui du printemps vers l’été, un moment clé où se jouent toutes les réserves pour toute la maisonnée, hommes et bêtes.
Mathieu Fauré
ACTUALITÉS
TOTAL FESTUM 2025 :
Era Sent Joan en Comenge, en Coserans, ena Nesta e en Varossa.

Esbareish (65)
Vendredi 9 mai
18h
Conférence musicale sur la Saint-Jean et les fêtes du solstice d’été dans les Pyrénées Centrales avec Matiu Fauré et Dominique Barès. Suivie d’un temps d’échange et du verre de l’amitié.
Aspèth (31)
Diluns 12 de mai
9h – 16h
Médiation à l’école Germaine Barés sur le thème de la Saint-Jean en Comminges et atelier de sons primitifs.
Lannemezan/ Saint Laurent de Neste (65)
Jeudi 22 mai
Médiation dans les collèges de Lannemezan e de Saint-Laurent de Neste sur le thème de la Saint-Jean dans la Neste et atelier de sons primitifs.
Saint-Lary Boujean (31)
Vendredi 23 de mai
Salle des fêtes
20h30
Conférence musicale sur la Saint-Jean et les fêtes du solstice d’été dans les Pyrénées Centrales avec Matiu Fauré et Dominique Barès. Suivie d’un temps d’échange et du verre de l’amitié.
Eycheil (09)
Samedi 24 mai
10h – 17 h
Atelier de fabrication de halhas d’écorces.
Aurignac (31)
Mardi 27 mai
Musèée de l’Aurignacien
9h30 – 12 h
Médiation sur le thème de la Saint-Jean en Comminges et atelier de sons primitifs.
Girosp-Gouillou (31)
Samedi 31 mai
10h – 17h
Atelier de fabrication de halhas d’écorces.
Dimanche 1er juin
Salle des fêtes de Girosp
14h30
Conférence musicale sur la Saint-Jean et les fêtes du solstice d’été dans les Pyrénées Centrales avec Matiu Fauré et Dominique Barès. Suivie d’un temps d’échange et du verre de l’amitié.
Saint-Girons (09)
Diluns 2 de junh
Cité Scolaire du Couserans
Médiation sur le thème de la Saint-Jean en Couserans et atelier de sons primitifs.
Saint-Béat (31)
Vendredi 6 juin
Collège François Cazes
Médiation sur le thème de la Saint-Jean en Comminges et atelier de sons primitifs.
Moulins (09)
Jeudi 12 juin
École
9h – 16h
Médiation sur le thème de la Saint-Jean en Couserans et atelier de sons primitifs.
Arrien-en-Betmale (09)
Jeudi 12 juin
20h30
Salle des fêtes
Conférence musicale sur la Saint-Jean et les fêtes du solstice d’été dans les Pyrénées Centrales avec Matiu Fauré et Dominique Barès. Suivie d’un temps d’échange et du verre de l’amitié.
Coulédoux (31)
Samedi 14 juin
Salle des fêtes du Couret
20h30
Conférence musicale sur la Saint-Jean et les fêtes du solstice d’été dans les Pyrénées Centrales avec Matiu Fauré et Dominique Barès. Suivie d’un temps d’échange et du verre de l’amitié.
Sent Biat (31)
Lundi 16 juin
École
9h – 16h
Médiation sur le thème de la Saint-Jean en Comminges et atelier de sons primitifs.
Lombrès (65)
Vendredi 20 de juin
Salle des fêtes
19h
Conférence musicale sur la Saint-Jean et les fêtes du solstice d’été dans les Pyrénées Centrales avec Matiu Fauré et Dominique Barès. Suivie par la cremada deth har.
Cassagne (31 ) (EN COURS)
Samedi 21 juin
Salle des fêtes
19h
Conférence musicale sur la Saint-Jean et les fêtes du solstice d’été dans les Pyrénées Centrales avec Matiu Fauré et Dominique Barès. Suivie d’un temps d’échange et du verre de l’amitié.
Marsoulas (31)
Lundi 23 juin
Ecole
9h – 16h
Médiation sur le thème de la Saint-Jean en Comminges et atelier de sons primitifs.
Girosp et Gouillou (31)
Samedi 28 juin
Cap de la Lana
Era hèsta de Sent Joan
À partir de 17 h : atelier de manipulation de halhas (adultes) et de sons primitius (enfants)
19 h : apéritif animé par Bouilleurs de Sons (concert/bal)
Repas et buvette sur place
22 h : On allume eth har.
22h30 : repris e du concert/ bal avec Bouilleurs de Sons.
Festival gratuit organisé par Eth Ostau Comenges avec l’aide de la Région Occitanie / Pyrénées Méditerranée, des communautés de communes Cagire-Garonne-Salat, Cœur et Coteaux du Comminges, Neste-Barousse et Pyrénées Haut-Garonnaises et la commune d’Aspet.
En partenariat avec les communes d’Aspet, de Boutx, de Cassagne, d’Esbareich, de Lombrès, de Saint-Lary-Boujean, les comités des fêtes de Cassagne, de Couledoux, d’Esbareich, de Girosp-Gouillou, de Lombrès, de l’association La Bethmalaise, du Cercle Occitan du Couserans, du Groupement d’Activités Culturelles de Saint-Lary-Boujean, du Musée de l’Aurignacien et de l’association Saint-Jean d’Eycheil.
Renseignements : mathieu.faure@ostaucomenges.org / 06 33 02 42 10.
SAINT GIRONS (09 )
Samedi 10 mai9h – 12 h
Librairie La Mousson

Dedicace et présentation du livre Histoire du Couserans, un pays pyrénéen méconnu
en présence des auteurs Gérard Tougne e t Jean-Paul Ferré. Cet ouvrage fait le bilan des connaissances actuelles sur ce pays mé-connu, avec, pour la première fois, une étude historique globale, des origines du Couserans à nos jours.
AURIGNAC (31)
Mercredi 14 mai19h
La Cafetière

Apéro Histoire
Nous retrouverons à La Cafetière dans une ambiance décontractée avec Claude Vandergheynst et Matiu Fauré.
Ce mois-ci nous parlerons du loup a travers les histoires, les contes et légendes du Comminges et du Val d’Aran. A cette occasion, nous présenterons notre nouvel album bilingue et musical Contes du Comminges et du Val d'Aran.
Gratuit
Organisé par La Cafetière, en partenariat avec Eth Ostau Comengés dans le cadre du projet européen Tramontana
ROUÈDE (31)
Samedi 17 mai20h30 Salle des fêtes

Soirée contes
Soirée contes, en français et en occitan par Jean-Paul Ferré et accompagné en musique par Dominique Barés. La soirée se poursuivra par le verre de l’amitié et le vente de pâtisseries.
Entrée : 12 € (- 12 ans 8€)
Réservation : 06 12 23 96 33
BAGNÈRES-DE-LUCHON (31)
Maison de Jeunes et de la Culture
Les encontradas de la Pastorala : le programme de ce mois-ci.
Lundi 12 et 26 mai – 17 h : rencontre autour de la langue et de la culture gasconne.
Tous les mardi (Plantier du Casino) 12 h – 14 h : jeu de quilles de neuf.
Vendredi 23 mai : soirée truc i flor à Astau ( à confirmer)
Informations plus précises : 06 75 08 85 20 / pastorala31@gmail.com
BOUSSENS (31)
Chaque mardi18h30 - 20h30
Salle des fêtes

Los Dançaires de Bossens
Atelier hebdomadaire de danses traditionnelles occitanes, pour débutants ou confirmés, organisé par Los Dançaires de Bossens.
Contact et informations : 06 74 97 35 10 / 05 61 90 16 72.
Contact et informations : 06 74 97 35 10 / 05 61 90 16 72.
AURIGNAC (31)
Jeudi 15 et 22 maiLa Cafetière
17 h – 18 h

Que parlam gascon
Atelier de conversation qui s’adresse aux personnes qui parlent un peu, beaucoup, passionnément ou à la folie l’occitan et qui ont envie de se retrouver pour
partager le plaisir de discuter et d’échanger sur des sujets variés dans la langue du pays. En toute simplicité et dans une ambiance détendue.
Animé par Matiu Fauré.
Renseignements, inscriptions :
lacafetiere.aurignac@gmail.com / 06 76 68 59 43
Animé par Matiu Fauré.
Renseignements, inscriptions :
lacafetiere.aurignac@gmail.com / 06 76 68 59 43
SAINT-GAUDENS (31)
Vendredi 2 et 16 maiEspace Jeunesse de la M.J. C. - 1Bd Charles de Gaulle
17h30 - 19h30

Atelier d'Occitan Gascon
Atelier convivial basé sur la discussion, le jeu et des exercices permettant de pratiquer le gascon de manière ludique et active, tout en (re)découvrant une
culture insoupçonnée.
Alternance découverte et explication de la langue et oralité pure.
Animé par Matiu Fauré
Prix : 130€/an (puis tarif dégressif)
Organisation : M.J.C. du Saint-Gaudinois en partenariat avec Eth Ostau Comengés
Contact : 05 61 94 66 45 / info@mjc-st-gaudens.org / https://www.mjc-st-gaudens.org /
mathieu.faure@ostaucomenges.org
Alternance découverte et explication de la langue et oralité pure.
Animé par Matiu Fauré
Prix : 130€/an (puis tarif dégressif)
Organisation : M.J.C. du Saint-Gaudinois en partenariat avec Eth Ostau Comengés
Contact : 05 61 94 66 45 / info@mjc-st-gaudens.org / https://www.mjc-st-gaudens.org /
mathieu.faure@ostaucomenges.org